Par Mathieu Parent
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O
Le soleil se lève
dans la porte inconnue
Le désir revêt les sables
pour rejoindre les innocents
et nourrir leurs os vides
Par quatre trombes d’eau
il monte et fait tinter la grange
emboîtant leur grande Maison
au dos théâtral
Séchant au grenier
les glorioles se retournent
lavant leurs poutres paraphées
de failles et de fêlures
Le vaisseau d’or cogne sa proue
tandis que les rêves géants
désespèrent à tuer leurs ongles
aux portes des caveaux
Si leurs mains parvenaient
à s’offrir en de colosses toiles…
Si elles étaient entamées
par l’érosion, propulsées
par le ressac des filières ancestrales…
Inachevables plantations
lentement elles égrainent
notre retenue
Mille bottes déchaussées
remplissent ces esquifs
de baigneurs depuis
que le paradis a relâché
ses pièges où papillonnaient
les axes de la foi
Quand haute est tenue
la clenche des miracles
dans la bouche des épaves
la plaine rase se livre
horizon à la mer
Les chemins de l’exil
se suspendent vers le sud
et en cercles les couleurs
se tassent avec leurs épines
toutes relâchées
dans les reflets du monde
Dans le recueillement
de cette brute lumière
leur monument déterre
une marmite profonde
C’est un bulbe d’où la forêt s’écoule
en de longues traces lucides
Ce matin
nous les scaphandriers
renversons nos hublots
dans cette eau de vrille
et par nos soifs
visitons les bulles où repose
l’articulation de notre vie
Les éléments ne jouent pas
dans le cresson mauve et terre
Ils pressent les larmes de la beauté
dans le vase de l’action
afin de submerger la nuit
nos sales combines
L’hygiène n’est pas seulement
une somme pudique
Sans rire, certains d’entre nous vivent debout
Leur foi est comme l’aube
Le fond caché il s’échappe
et fait plonger les regards bougeoirs
dans la spirale du cœur
Tous n’en sont pas malades
de la même façon
Mais chaque fois où
nous penchons à travers ce tricot de nos mères notre écuelle
s’exerce le pouvoir de la question :
Jusqu’où va la lumière?
À l’écoute silencieuse
la réponse aussitôt transporte
Tout hôte
chanceux dans sa malchance
est servi
Sa flamme court
Pénétrant l’univers immense
elle parcourt les dessous
de notre écorce